PD Dre Constanze Elfgen est spécialiste en gynécologie, spécialisée en sénologie et en chirurgie mammaire et exerce auprès du Centre du sein de Zürich depuis 9 ans. Passionnée par son travail, elle s’investit au quotidien pour ses patientes et, en parallèle, pour la recherche et la formation des jeunes médecins. Elle participe régulièrement à des groupes de travail, des formations continues et des congrès. Pour Dre Elfgen, mère de deux adolescents, tout est une question d’organisation. Elle a d’ailleurs trouvé l’équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie privée, en réussissant à conjuguer son métier de passion et les précieux moments passés en famille.
Qu’appréciez-vous particulièrement dans votre métier ?
Concrètement, je ne me verrais pas exercer un autre métier que celui de médecin. Dans mon rôle actuel de direction, je retrouve beaucoup d’aspects très gratifiants, tout comme de grandes responsabilités. En effet, en participant à l’organisation et au développement du centre du sein, à la formation de jeunes médecins ainsi qu’aux activités de recherche, je contribue à garantir une excellente prise en charge des patientes atteintes d’un cancer du sein, sur le long terme.
Avez-vous d’autres obligations ou engagements en dehors de votre activité professionnelle ?
Le traitement du cancer du sein ne peut être amélioré que par la recherche, et en tant que plus grand centre du sein de Suisse, nous participons à de nombreuses études. D’ailleurs, j’initie moi-même régulièrement des études cliniques qui demandent beaucoup de temps et qui, après ma journée de travail avec mes patientes, prennent beaucoup de place. De plus, j’enseigne aux étudiants en médecine et je m’engage pour une amélioration de l’enseignement, par exemple avec des examens axés sur la pratique. Depuis quatre ans, je dirige le groupe suisse de travail « Minimal-invasive Brust-Biopsien, MIBB) », qui s’engage pour garantir la qualité et la formation à cette importante intervention. Je participe régulièrement à l’organisation de formations continues et de congrès, par exemple avec la Société Suisse de Sénologie, et je donne des conférences sur le thème du diagnostic et du traitement du cancer du sein, à l’international.
De quelle manière gérez-vous efficacement vos deux activités et quels avantages en tirez-vous ?
Sans une planification efficace de mon emploi du temps, ce ne serait pas possible. Mais je travaille bien sûr souvent le soir et durant le week-end sur mes différents engagements. Ce qui contribue à mon épanouissement personnel, c’est surtout l’expérience de pouvoir améliorer quelque chose ou d’acquérir de nouvelles connaissances d’une part, mais également grâce aux enrichissants échanges avec des confrères du monde entier.
Comment parvenez-vous à trouver un équilibre entre votre vie de famille et vos deux engagements professionnels ? Comment êtes-vous organisée ?
Je trouve cette question très importante, même si je suis un peu consternée qu’elle ne soit presque jamais posée aux hommes. Sans ma famille, je me sentirais incomplète et elle reste ce qu’il y a de plus important pour moi. Au quotidien, mon mari et moi nous organisons pour savoir qui s’occupera des devoirs des enfants en fin d’après-midi, et qui cuisinera pour le dîner. Mes enfants sont adolescents et n’ont pas besoin d’autant d’encadrement que de plus petits enfants. Par exemple, ils se rendent à leurs activités de loisirs par leurs propres moyens. Il est donc d’autant plus important pour nous que nous puissions passer du temps ensemble, en famille. Nous planifions des activités et des vacances à faire tous ensemble durant le week-end, et ces moments sont incroyablement précieux.
En tant que femme active, comment conciliez-vous votre carrière médicale exigeante avec les autres aspects de votre vie privée ?
Lorsque mes enfants étaient petits, j’ai considérablement réduit mon temps de travail. À cette époque, je n’avais pas d’engagements extraprofessionnels ni autant d’investissement de carrière. Au fur et à mesure que les enfants grandissaient, mon mari a pu prendre en charge davantage de tâches et j’ai ainsi pu m’épanouir professionnellement.
Y a-t-il eu des défis particuliers que vous avez rencontrés en tant que femme dans le domaine médical ? Comment les avez-vous surmontés ?
Bien qu’il y ait de plus en plus de femmes qui étudient la médecine, les postes à responsabilité sont plus souvent occupés par des hommes que la moyenne. Dans des disciplines comme la gynécologie ou la pédiatrie, nous voyons petit à petit des changements. Mais en chirurgie, nous en sommes encore très loin. J’ai clairement dû m’imposer, notamment auprès de mes collègues masculins, et montrer que j’étais prête à assumer des responsabilités et à remplir une fonction de direction. En effet, on assimile généralement davantage aux hommes la notion de carrière.
Quel message souhaitez-vous transmettre aux femmes à l’occasion de la Journée internationale de la femme ?
Nous avons besoin de plus de réseaux féminins et de soutien mutuel pour que la vie professionnelle et l’organisation de carrière soient plus flexibles pour tous les genres. Et : en tant que femme, nous pouvons contribuer à ce que le partage du temps et du travail familial soit plus naturel pour nos partenaires, mais aussi pour nos fils en tant que génération future.